Le temps est au beau fixe, la température agréable, le terrain gras, toutes les conditions sont réunies pour un beau match de rugby. Après plusieurs semaines d’entraînements difficiles, 28 joueurs sont présents. Anciens et nouveaux sont là, ce beau mélange promet des étincelles. L’adversaire ? Une équipe déjà rencontrée deux fois l’année dernière : les 42. Une fois pour un petit touché entre copains. Une deuxième fois pour un match plus serré, perdu de seulement de sept points après un long chassé-croisé. Mais l’année dernière c’est terminé. De nouveaux joueurs sont arrivés et l’équipe d’Épinay s’est considérablement renforcée.
Le match commence bien. Guidés par leur nouveau capitaine, Pierre Méry, les verts avancent sur chaque ballon. Rapidement, les spinassiens obtiennent une pénalité, 40 mètres, légèrement décalée. Gazou assure et ouvre le score 3-0. Les premières minutes sont à sens unique, les avants d’Épinay font mal à la défense adverse qui recule sur chaque impact. Pour les 42, leurs rares ballons sont inutilisables tant la triplette 10-12-13 des verts est efficace en défense. Sur une nouvelle avancée, le ballon est écarté jusqu’à l’aile. Contrairement à Keith Earls, Florian contrôle le ballon, dépose tous ses adversaires au sprint et s’en va aplatir le premier essai de la saison, 8-0. Épinay semble tenir son match malgré quelques déchets en touche et quelque difficulté dans les rucks qui empêchent les ballons de sortir rapidement et les arrières de s’exprimer. Le RCE avance à l’impact. Marqué par les placages d’Amadou, les adversaires commencent même à perdre leur self-control. L’arbitre calme les troupes et invite tout le monde à recommencer à jouer. Chose faite sur une pénalité jouée à la main. Le maul surpuissant avance sur plus 20 mètres puis est écroulé volontairement par l’adversaire : l’arbitre sort le premier carton de jaune du match. Nouvelle pénalité. Dommage car l’action suivante ne donnera rien, la pénalité est à nouveau jouée à la main, mais un ballon gardé au sol rendra la balle aux adversaires. En fin de première période, les visiteurs se réveillent et occupent les 22 des locaux. Bonne résistance pendant plus de cinq minutes puisque les verts n’encaissent aucun point. La mi-temps arrive, Épinay mène toujours 8 à 0.
Malheureusement en seconde mi-temps les locaux feront preuve de beaucoup trop de fébrilité. Alors que la victoire leur semblait promise, le match leur échappe peu à peu. Ils encaissent un premier essai rapidement qui permet aux 42 de recoller au score, puis concèdent une pénalité à 22 mètres face aux poteaux. Les visiteurs font le choix de la jouer à la main, plutôt que de prendre les points. Choix curieux mais payant. Les verts encaissent un nouvel essai. Les avants qui étaient si dominateurs en première mi-temps marquent le pas surtout que le RCE n’arrive pas sortir de son camp malgré des placages toujours appliqués. Les verts encaissent un troisième essai tandis que la tension monte et les cartons pleuvent des deux côtés. Les spinassiens remettent enfin la main sur le ballon mais n’arrivent pas à trouver de solutions offensives. Ils encaissent même un troisième essai, puis un quatrième. En fin de match les locaux tentent d’inscrire un second essai pour priver les visiteurs du bonus. Rien y fait. Le carton rouge pris par les 42, pour placage cathédrale sur le courageux capitaine casqué (élu par la suite homme du match) n’y changera rien. Le RCE s’incline 8 à 26 pour son premier match à domicile. Défait oui, mais fort heureusement l’honneur est sauf. Car si la deuxième mi-temps est à oublier, le RCE a montré qu’il lui restait de beaux restes pour la troisième. Efficace en attaque, intraitable en défense, les joueurs semblent prêts à défendre leur titre de meilleure équipe de troisième mi-temps.
Une défaite certes mais de belles promesses pour l’avenir. Avec près d’une trentaine de joueurs et des absents, le RCE peut regarder vers l’avenir sereinement. Si la passion mise dans le match est renouvelée aux prochains entraînements, il y a de sérieuses raisons de croire que la première victoire est pour bientôt. Vingt-huit étaient présents, tous sont entrés sur le terrain. Rendez-vous donc face au XV de la crampe le 7 novembre.
Vincent Bordenave